LA SITUATION EN DATES – SOUND OF SUDAN

2003 — DÉBUT DU CONFLIT AU DARFOUR

Des groupes rebelles issus des communautés marginalisées (notamment les Fur, Masalit et Zaghawa) se soulèvent contre le gouvernement central de Khartoum, dénonçant leur exclusion politique et économique.
Le gouvernement réagit en armant des milices arabes locales, les Janjawids, qui mènent une campagne de terreur contre les populations civiles.
Début des massacres, viols collectifs, villages brûlés, et déplacements massifs.
Les Nations unies estiment que plus de 300 000 personnes ont été tuées et plus de 2 millions déplacées dans les premières années.

L’ONU déploie une mission de paix (AMIS, puis MINUAD, avec l’Union africaine) mais sans mandat offensif.
La Cour pénale internationale (CPI) émet un mandat d’arrêt contre le président Omar el-Béchir pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre (2009).
Le régime reste au pouvoir. Les milices Janjawids sont intégrées officiellement dans les Forces de soutien rapide (RSF), devenant un bras armé légitime de l’État.

Le Soudan du Sud devient indépendant après des décennies de guerre civile.
Le gouvernement soudanais, affaibli économiquement, renforce la répression interne, notamment dans les périphéries (Darfour, Kordofan, Nil Bleu).

Une révolution populaire éclate à travers le pays, portée par une jeunesse organisée, des syndicats et des comités de quartier.
En avril 2019, Omar el-Béchir est renversé par l’armée, sous pression de la rue.
Un accord de transition est signé entre les civils et les militaires, avec l’espoir d’un passage à un régime démocratique.

Les militaires (dirigés par le général al-Burhan) rompent l’accord et reprennent le pouvoir.
La transition démocratique est interrompue. Des manifestations massives sont réprimées.

Le conflit éclate à Khartoum entre les Forces armées soudanaises (SAF) contrôlant l’Ouest et le Sud-Ouest du Soudan et les Forces de soutien rapide (RSF), dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo (« Hemedti ») qui se sont emparés de l’Est et du Darfour.
C’est au début une guerre de pouvoir entre deux généraux, au détriment des civils. Rapidement, les Forces de soutien rapide (ou “janjawid”) terrorisent les civils qui deviennent leur cible privilégiée : exécutions, viols collectifs, famine organisée…
La capitale et plusieurs grandes villes (Nyala, Al-Obeid, El-Geneina, Port-Soudan…) sont dévastées.

Des attaques systématiques orchestrées par les milices visent les populations non arabes, notamment les Masalit à El Geneina, où des massacres à grande échelle sont signalés.
Les camps de déplacés de Zamzam et Abu Shouk sont attaqués.
La ville d’El Fasher, dernier bastion de résistance, est encerclée.
Des milliers de réfugiés fuient vers le Tchad, où les conditions humanitaires sont catastrophiques.
Le caractère génocidaire des violences commises par les Forces de soutien rapide est évoqué par les Nations unies et plusieurs ONG internationales.

Aucune solution politique en vue. Le conflit est toujours alimenté par les ingérences extérieures des Émirats Arabes Unies qui envoient des armes et des mercenaires au Forces de soutien rapide. Des systèmes d’armement d’origine française et ukrainienne sont aussi utilisés par ces milices.
Les organisations humanitaires sont ciblées, les journalistes entravés, les populations affamées et l’aide humanitaire entravée par des blocages et des attaques.
Le conflit est de plus en plus qualifié de guerre d’anéantissement, notamment au Darfour et dans les camps de déplacés.
Les violences sexuelles systématiques, l’usage de la faim comme arme, et les déplacements forcés se poursuivent.

Juin 2025

Plus de deux ans de guerre.
Une des plus graves crises humanitaires au monde.

+4 MILLIONS Depuis avril 2023, plus de 4 millions de personnes ont fui le pays. 🇪🇬 Égypte : ~1,5 million 🇸🇸 Soudan du Sud : +1,1 million 🇹🇩 Tchad : ~850 000	8,6 MILLIONS DE DÉPLACÉ·ES INTERNES Des millions de civils sont forcés de fuir leur foyer à l’intérieur même du Soudan, cherchant refuge dans des zones assiégées ou isolées.
+25 MILLIONS DE PERSONNES EN DÉTRESSE HUMANITAIRE Dont 14 millions d’enfants et 8 millions au bord de la famine. Manque d’eau, de nourriture, de soins médicaux.	+150000 DE PERSONNES TUÉES DEPUIS 2023 *Ce chiffre a été avancé par l’ONU, mais la réalité semble supérieur à celui-ci.